- désenchantement
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• 1554; de désenchanter1 ♦ Vx Action de désenchanter, de faire cesser le charme.2 ♦ (1803) Mod. État d'une personne qui a perdu ses illusions, qui a été déçue. ⇒ déception, dégoût, désillusion. « Un goût d'amertume, une sensation de désenchantement » (Maupassant).⊗ CONTR. Enchantement. Enthousiasme, joie.Synonymes :- déconvenue- désabusement- désappointement- désillusionContraires :- extase- griserie- ivressedésenchantementn. m. Sentiment de désillusion.⇒DÉSENCHANTEMENT, subst. masc.Action de désenchanter; résultat de cette action.A.— Perte d'une illusion; état d'une personne qui se désenchante en découvrant une réalité dépouillée de son caractère charmant ou mystérieux. (Quasi-)synon. déception, déconvenue, désappointement. Les jeunes filles, fatiguées de poursuivre l'idéal à travers les livres et les rêveries, se heurtent à la réalité; heure de désenchantement qui ne manque jamais de sonner (GOZLAN, Notaire, 1836, p. 23). Oh! le lieu enchanteur resté dans ma pensée et que, crainte de désenchantement, je n'ai jamais voulu revoir depuis (GONCOURT, Journal, 1892, p. 303) :• 1. ... mais quel sujet possède assez de charmes qui ne soit pas desséché après quelques jours, et qui est assez épris de son imagination pour ne pas découvrir en elle mille ridicules d'où part le désenchantement. Hélas! rien n'est beau comme l'idéal...M. DE GUÉRIN, Correspondance, 1838, p. 364.B.— Manque d'enthousiasme, d'espérance; sentiment de lassitude, d'amertume dû à la perte de toute illusion. Vous me faites souvenir que l'enthousiasme est une fleur de la jeunesse, dont le désenchantement est le fruit (DUMAS père, Angèle, 1834, I, p. 123). J'ai honte de souffrir et honte d'être. — Détachement, désenchantement, apathie (AMIEL, Journal, 1866, p. 294) :• 2. ... ce sont surtout les âmes tristes qui cherchent partout en vain un remède à leur tristesse, une explication de leur désenchantement, qui ne trouvent partout que la place vide et saignante des anciennes croyances, et qui ne veulent et ne peuvent pas être consolées...MONTALEMBERT, Hist. de Ste Élisabeth de Hongrie, 1836, p. CXII.PARAD. (Quasi-)synon. dégoût, désabusement, désespérance, désillusion, désintérêt.Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1554 « action de faire cesser un charme » (Amadis, XI, 130b ds HUG.), attest. isolée; de nouveau 1671 (POMEY); 1799 au fig. « désillusion » (SENANCOUR, Rêveries, p. 232). Dér. de désenchanter; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. :142.
désenchantement [dezɑ̃ʃɑ̃tmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1554, Huguet; de désenchanter.❖1 (1554). Action de désenchanter, de faire cesser le charme de. || Le désenchantement d'un palais enchanté.2 (1799). Mod. État d'une personne qui a perdu ses illusions, qui a été déçue. ⇒ Déception, dégoût, désespérance (cit. 1), désillusion. || Désenchantement des gens éprouvés par la vie.1 Byron est mort en 1824, à l'heure où les désenchantements et les dégoûts allaient commencer.2 (Certaines perfidies du sort) nous laissent à l'âme comme une traînée de tristesse, un goût d'amertume, une sensation de désenchantement (…)Maupassant, Contes de la bécasse, « Menuet ».3 Et si jadis il semblait que c'était dans le pli d'un regret qu'elle faisait passer devant eux la douceur de leur amour, maintenant le désenchantement dernier, le désespoir irrémédiable, le néant final où elle l'entraînait, il lui semblait que c'était avec la grâce d'un sourire.Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 817.❖CONTR. Charme, enchantement. — Enthousiasme, ferveur, joie.
Encyclopédie Universelle. 2012.